Alain Kaisen Krystaszek nait à Noyon dans l’Oise en 1952.
Il passe les premières années de son enfance dans la noirceur des fumées d’usines et des disputes fréquentes à la maison. Dès l’âge de six ans, il aspire a une paix qu’il ne trouve que dans la solitude de la forêt de Compiègne qui entoure sa ville natale. Il la quitte lorsque son père décide de l’emmener en Pologne, son pays d’origine. Il y reçoit une éducation stricte donnée par sa grand mère autoritaire et communiste, et l’atmosphère répressive du régime de l’époque continue à lui donner des impressions d’incompréhension douloureuses.
En grandissant, il s’interroge toujours plus sur la méchanceté et la bêtise des hommes, tout le contraire de ce que ressent son coeur d’enfant. L’éducation chrétienne qu’il reçoit en Pologne en servant un vieil évêque semble cependant lui apporter un début de réponse, et, lorsqu’il rentre en France, il devient gardien de la cathédrale de Noyon et guide du musée où vécu Jean Calvin. Il envisage même de devenir prêtre.
Mais d’autres questions se soulèvent en lui : il ne parvient pas à admettre que la paix et le bonheur de l’esprit ne puissent exister qu’entre les quatre murs d’une église, et que, dehors, le monde ne soit que souffrance et ignorance.
Poursuivant sa quête, le jeune homme parcourt les routes de communauté en communauté. Musicien, il obtient des prix de tambour puis joue de la batterie dans plusieurs groupes de rock et de blues pour gagner sa vie. De 1968 a 1972, la philosophie orientale est en plein essor. Passionné par les arts martiaux qu’il a appris avec des professeurs caucasiens en Pologne et Russie, il décide d’entreprendre un voyage en Chine pour pratiquer à la source. Véritable voyage initiatique, ce long périple qu’il parcourt seul et à pied l’amène à travers le massif de l’Himalaya et la Chine communiste, jusqu’à un petit monastère perdu dans les montagnes du Waifangshan.
Il va y pratiquer le kung-fu et la méditation sous la direction d’un très vieux maître chinois qui lui enseignera aussi les rudiments de la médecine traditionnelle.
De retour à Paris, il retrouve Maître Taisen Deshimaru auprès duquel il avait pratiqué quelques séances de zazen au dojo de Gretz chez Monsieur Joli.
Il reconnaît enfin en lui l’exemple vivant de ce qu’il a toujours recherché et choisit de devenir son disciple. Il trouve auprès de lui, et grâce au zazen, la confirmation de ce en quoi il a toujours cru : qu’une recherche intérieure doit être accessible à tous. Que la réponse ne peut pas être philosophique, mystique, ésotérique, morale ou même d’ordre divin. Que s’il existe une lumière commune, elle brille obligatoirement chez tous les êtres sensibles, sans distinction, et qu’elle ne peut pas rester l’exclusivité de quelques grands prêtres, gourous ou maîtres, pas plus que celle des monastères de la tradition et des textes sacrés. Pratiquer avec le corps lui ayant toujours semblé essentiel, il acquiert très vite la compréhension que le secret de l’être réside dans la réalité de ce corps, et non dans une spiritualité imaginaire, quelle qu’elle soit.
En 1977, il reçoit l’ordination de bodhisattva et, en 1979, l’ordination de moine des mains de son maître et il naît à sa nouvelle dimension de moine sous le nom de Sando Kaisen : « ermite solitaire dans la montagne profonde du satori ».
Il se consacre alors totalement à la pratique et à l’enseignement de la posture de zazen, tout en étudiant les arts tels l’ikebana, la calligraphie, l’entretien des bonsaï. Il pratique la médecine chinoise pendant près de vingt ans, et affine son art du kung-fu tout en l’enseignant, jusqu’à ce qu’il réalise que l’assise silencieuse surpasse toute autre pratique, même menée a son accomplissement. C’est alors qu’il arrête définitivement les arts martiaux.
Débordant d’énergie, il attire toujours plus de disciples autour de lui, créant diverses associations et construisant de multiples « dojos » pour y pratiquer zazen.
En 1990, ses pas le ramènent en Europe de l’Est pour y développer l’enseignement du zen transmis par son maître.
Libre de toute organisation, son authenticité, son franc-parler et sa détermination le rendent très vite populaire au coeur même de la chrétienté, en Pologne, en Slovaquie et en République tchèque. Il y enseigne la posture de zazen et l’Eveil qui mène au-delà de toutes les fabrications humaines, qui touche l’essence de la vie et de la mort en défaisant les peurs, l’excès de moralisme et tout ce qui peut emprisonner un être à la recherche d’une réponse.
Il dit souvent dans ses conférences : « En fait, il n’y a pas de réponse à donner, car la réponse est dans chaque moment de la vie. Il s’agit juste d’être une question. Et si cette question est sincère, elle contient en elle-même la réponse. »
Invité par une importante famille spirituelle qui se développe d’année en année, il multiplie les conférences, participe à des colloques et rencontre des personnalités de tous horizons.
Il intervient dans les milieux politiques et scientifiques aussi bien que culturels et religieux. Les médias (télévisions, presse écrite et radios) relaient son message et le rendent tout naturellement célèbre par le succès grandissant de ses interventions auprès du public.
Il transmet le zen de son Maître jusqu'en Russie et en Ukraine. Un temple prend vie en Georgie.
Sa notoriété le surprend lui-même car il n’a jamais fait que répondre aux appels des êtres qui l’approchent. C’est ainsi qu’a été publié dans ces pays une quinzaine de ses livres, dont plusieurs ouvrages de fond, dans lesquels il aborde sans détours les grandes questions de notre temps en y donnant des réponses concrètes et éclairées.
Il n’hésite pas à trancher la question débattue depuis l’époque du Bouddha Shakyamuni sur l’égalité des hommes et des femmes en permettant à ses disciples féminins, au même titre que les hommes, d’ordonner des cérémonies et de devenir des maîtres zen.
Educateur, bâtisseur et missionnaire, il crée un zen européen, renouveau indispensable au militarisme de la tradition japonaise.
En France, entouré de ses plus proches et plus anciens disciples, il impulse en 1992 la construction d’un monastère. A partir d’une ancienne usine de bijoux, il crée un lieu consacré a la pratique de zazen : le monastère du Sermon de la Rivière, situé au bord de l’Auvezère, au coeur du Périgord. Le style du lieu est unique, intégrant à l’architecture locale la sensibilité slave et la rigueur japonaise. Le monastère accueille en formation des moines et nonnes zen qui viennent pratiquer zazen auprès de lui. Là comme ailleurs, il transmet à tous ceux qui l’approchent le coeur de son enseignement, qui est de regarder avec spontanéité, fraîcheur et nouveauté la réalité telle qu’elle est. Juste avec son coeur.
Artiste, musicien, cuisinier ou botaniste... Son enseignement prend tous les aspects et s’adapte aux circonstances. Outre les traditionnels kusens (enseignements improvisés pendant zazen) et mondos (questions-réponses entre maître et disciples), son message s’écoute parfois en chansons qu’il compose et interprète. Mais il dit aussi que rien n’est sujet à enseignement, car ce qui est vu avec le coeur n’a besoin d’aucun enseignement. Que rechercher la liberté est totalement erroné, et qu’il n’existe aucun chemin pour l’obtenir. Que la liberté, tout comme l’Amour, n’est rien d’autre que l’expression du pur joyau qui illumine toute chose. Il suffit d’être vivant, créateur et de laisser jaillir la spontanéité à partir de l’élan naturel et sincère qui habite en chacun.
En 2005, la Sangha rachète un lieu dans le Périgord noir, près de Belvès pour y aménager un nouveau centre appelé le Pic Lumineux qui accueille tous les deux mois des disciples venus de six pays.
Il ne transmet qu’une chose « de mon âme à ton âme » : crever la carapace d’habitudes et de certitudes qui emprisonne l’être afin de toucher, réaliser la Voie qui n’est que conscience pure, qui est en toutes choses.
Son site « le zen de kaisen » informe sur les évènements à venir et des dates des retraites.