Le passé est dans la chevelure du futur
Il n’y a jamais eu de Bouddhas avant moi
Le futur est dans l’œil du passé
Peut-on naître du passé ?
Causes et effets ont la même origine.
Incertain est le destin
Instable est la pensée des éveillés.
Tous désirent savoir ce qu’ils valent aux yeux de Dieu
Tous creusent dans les entrailles de l’esprit
Pour savoir qui ils sont.
Si le début et la fin ont la même origine
L’origine n’est ni début ni fin.
Le passé est dans la chevelure du passé
Le futur est dans la chevelure du futur.
Prendre soin de tout ce qui apparaît et disparaît
Fait naître le corps du sans naissance.
Êtres-là
Notre devoir à nous, moines et hommes, est de rallumer le feu du clair esprit.
Les sept danseuses de la sagesse omniprésente
Sont les gardiennes du grand équilibre et de la non-dualité.
Qu’est-ce que l’aurore ?
Du vide mystérieux naquit le son
Et le son devint lumière.
La lumière devint volonté, intention d’être, née du vide.
Puis la sagesse compatissante s’éleva avec la volonté
Et donna naissance au feu de l’intelligence constructive.
Ainsi fut formé le triangle sacré d’où dérive toute matière,
Le Trois en Un.
C’est le Mystère.
Les premiers « êtres-pensées », les « êtres-là »,
Porteurs de la pure lumière de l’esprit ,
Étaient comme les cellules d’un même corps
N’ayant qu’une seule idée et qu’un seul but :
Explorer les mystères de l’esprit.
Une fois les mystères de l’esprit dévoilés,
Neuf bons principes jaillirent :
1 – Ne dis que la vérité
2 – Ne parle que des bonnes qualités des autres
3 – Sois un confident et ne répands aucune rumeur
4 – Écarte le voile de la colère pour libérer la beauté inhérente à chacun
5 – Ne gaspille pas ce qui t’es donné et tu ne seras pas dans le besoin
6 – Honore la lumière en chacun, ne fais pas de comparaison, considère chaque chose comme elle est
7 – Respecte toute vie, dégage ton cœur de l’ignorance
8 – Ne tue pas (animaux) et ne nourris pas de pensées coléreuses. Elles tuent les sagesses accumulées.
9 – Agis maintenant. Si tu vois ce qu’il faut faire, fais le.
Ces neuf lois sont les gardiennes de ton cœur
Autour duquel dansent les sept danseuses de la sagesse omniprésente.
Elles demeurent toutes au-delà des rives du grand Mystère.
Le souffle
Pour être riche, il suffit de contempler l’esprit.
Mais qu’est-ce que l’esprit ?
Il n’y a pas de secret, pas de mystère,
Il y a seulement ce que vous êtes.
Être plus solide que le rocher
Et humble comme l’eau de la source.
Le plus petit des insectes
Peut nous apprendre de grandes choses.
Toutes les petites choses que nous faisons
Chaque jour, à chaque instant,
Ont une grande importance.
Notre vie est pleine de nombreuses petites choses
Que nous devons exécuter avec attention.
On veut toujours faire de grandes choses
Tout en piétinant les semences des maîtres du passé.
Tout naît de l’infiniment petit,
Rien ne naît de la grandeur des choses.
Le souffle de la brise matinale n’est rien
Mais, sans lui, nous ne sommes pas.
Chaque souffle est une vie et chaque vie est souffle.
Les hommes aiment à parler de la vie
Mais la vie est un souffle que le langage ne sait exprimer.
Prendre soin de ce qui est plus petit que soi
Et prendre soin de ce qui est plus grand que soi.
Tout est toujours beaucoup plus beau
Pour celui dont le cœur est ouvert.
Chant du matin
Chaque pas est une prière
Car, dans l’acte d’attention
Sont inscrites toutes les prières.
Dans l’acte d’attention,
Les 10.000 compassions illuminent le sentier.
Tout est résonance et chaque pas
Fait planer la sérénité sur les ailes du silence
Et saisir au vol le souffle de l’esprit.
Être un homme n’est pas une attitude,
Un état d’esprit, une façon d’être en harmonie.
C’est cueillir la vie sur la terre et dans le ciel
Et la transformer dans son cœur.
Dans le grand silence de la solitude,
Les insectes bourdonnent et réagissent à mes pas.
Ne cessez jamais d’écouter la nuit.
Les vrais trésors ne sont pas dans la lumière.
Quand la nature me manifeste de la bonté,
Je la ressens dans mon cœur
Et le cœur ne s’exprime pas par les mots.
Lorsque les hommes s’éloignent de la nature,
Leur cœur se durcit et ressemble à leur tête.
L’odeur du vent lavé par la pluie et parfumé d’essence de pin
Me dit que toutes les choses communiquent entre elles.
Quand le crapaud entonne son chant matinal,
Je m’arrête dans un mouvement de prière.
J’ai vu mon esprit danser aux doigts du peuplier ancien.
Qui croyez-vous que je sois ?